« Nous sommes en guerre » : CONTRE QUI ?
Il est frappant de constater à quel point les sociale-démocraties, toujours contemptrices des idées jugées extrémistes (comprendre des idées nationales), sont capables des pires outrances langagières et sécuritaires lorsqu’elles se sentent en danger où qu’elles ont besoin de manipuler l’opinion.
Cela va du « Face à l’intolérance et à la haine, il n’y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible » de Jacques Chirac au « Je suis Charlie » de l’établissement après les attentats islamistes, slogan obligatoire de la sacro-sainte Tolérance et de tous les français mais dont on excluait le Front National (qui eût mieux fait de s’en réjouir).
Mais les outrances langagières sont le propre d’un Régime de bavards, et l’on pourrait sourire en écoutant le président Macron déclarer que face au Coronavirus, « Nous sommes en guerre ». Tout comme l’on a envie de s’esclaffer aux accents résistancialo-vichystes de Didier Guillaume, ancien du Trésor Public et ministre de la Start-Up Nation après une longue carrière au PS, lorsqu’il invite avec des trémolos dans la voix « l’armée de l’ombre » à rejoindre « la grande armée de l’agriculture française ». Voilà nos technocrates asthmatiques qui jouent les chefs de guerre et nous demandent d’aller aider des paysans qu’ils ont poussé massivement et sans vergogne au suicide pendant des années. Du grand guignol.
Sauf qu’en sociale-démocratie, les guignols ne sont pas relégués dans les cirques pour l’amusement des gosses ; ils dirigent. Par conséquent, ils sont dangereux.
Le gouvernement des guignols technocrates ou la haine des chefs :
Voilà des décennies que le Système empêche l’émergence de chefs dont le pays a besoin et que le peuple attend. Il faut entendre par « chefs » des gens capables, des hommes d’action au service du bien commun, des types porteurs d’une quelconque volonté d’accomplissement du réel et jouissant d’un soutien minimum des classes populaires.
À droite, on aime singer le chef : on a vu Sarkozy singer Le Pen si bien que les électeurs ont crû que c’en était fini du chiraquisme, singerie du gaullisme (donc singerie d’une singerie). Sauf que Sarkozy ne fut pas le chef espéré dans les faits. Qu’importe : tous ses successeurs ont joué à imiter ses viriles rodomontades. Mais dans le fond, les appareils de droite ont horreur des chefs : leur nature bureaucratique, mafieuse et conservatrice -pas au sens sociétal hélas- répugne trop au changement. Plus que l’antifascisme ambiant, c’est le tempérament profondément mou, l’amour du fric, la peur du changement et des lobbies, qui fait gouverner au centre -donc à gauche- les gens de droite. Et ce sont exactement les mêmes raisons qui font que depuis Mitterrand, la gauche dite de Gouvernement se refuse à attaquer le capitalisme : elle est trop bureaucratique, électoralo-mafieuse et conservatrice, elle aussi. Alors elle se choisit, dans un classement chronologique et de médiocrité croissante, Jospin, Royal, Hollande. La bureaucratie, les pseudos experts cathodiques, les techniciens hors-sol baignant dans un extrême-centrisme absurde : telle est au fond la définition de la sociale-démocratie. Elle a trouvé en Macron son génotype idéal. À droite de la droite les petits chefs ne manquent pas : les bons chefs, si. Ce n’est pas gagné…
À gauche de la gauche, la haine du patron autrefois oppresseur s’est mutée en haine du chef tout court. L’antifascisme est ici omniprésent ; l’autorité, même naturelle, même efficace, est suspectée de fascisme. Mélenchon agace dans son propre parti. La France Insoumise est officiellement un conglomérat de « groupes d’action ». Et il n’est pas un groupe gauchiste qui ne se pare de la légitimité de comités bidons pour prendre la décision la plus insignifiante. Que ce genre de comités ou d’assemblées générales soient le jouet de quelques kapos compte assez peu ; il n’y a pas de chef et c’est le principal. Plus important que la démocratie elle-même. Plus oppressif encore que la domination capitaliste, mais avec d’autres apparences. Comme le stalinisme en son temps, comme le Rojava kurde et son communalisme inspiré des soviets qui fascine tant les antifascistes français.
Sans doute le lecteur se demande-t-il le pourquoi d’une telle digression sur les chefs et les hommes d’action.
La raison est simple : les bureaucraties dirigent ce pays. Bureaucratie d’Etat et bureaucratie des partis politiques. Elle haïssent les chefs car ils sont synonymes de changement et qu’elles détestent cela. Pour peu qu’une personnalité énergique approche du pouvoir, voilà que les bureaucraties battent le rappel antifasciste auquel accourent médias, professeurs, syndicalistes, militants antifascistes et bourgeois, avares et immobilistes par nature. Refusant le pouvoir d’un homme et conspuant les régimes autoritaires, nos sociales-démocraties n’en sont pas moins des dictatures. Dictature de la bureaucratie, dictature des technocrates, dictature des émotions, dictature du pognon.
Pour se maintenir, nos bureaucratures empêchent l’émergence d’un homme d’action dont l’expérience et les qualités eussent été éprouvées par le temps. Qu’importe que plus personne n’y croie. Qu’importe que la mascarade électorale soit désavouée par une proportion hallucinante d’abstentionnistes. C’est la dictature de quelques milliers d’incompétents élus par quelques millions de dupes au détriment des forces vitales de notre pays. Dictature d’une foule d’intrigants ligués contre la dictature supposée d’un homme fort.
Mais voilà que la bureaucrature s’exclame que « nous sommes en guerre ». Alors quoi ? Serait-ce la fin de la léthargie, des trahisons, de la mollesse congénitale ? Non ne vous réjouissez pas si vite, c’est son aboutissement par un confinement qui n’est pas tant sanitaire que politique.
Souvenez-vous des sociales-démocraties d’avant-guerre, à la fois molles et belliqueuses, empêtrées jusqu’au cou dans leurs scandales mais faisant la leçon aux régimes autoritaires. Souvenez-vous de ces « va-t-en guerre » se croyant à l’abri derrière leur ligne Maginot, se gaussant de l’économie de guerre du Troisième Reich. Regardez-les, 6 ans plus tard, sauvés par les américains, attelés plus confortablement que jamais à leurs prébendes et pratiquant la planification et l’économie de guerre qu’ils raillaient tantôt. Reprenant le programme économique et social du régime de Vichy en interdisant dans le même temps à quiconque d’en défendre la mémoire. En tuant massivement tous ceux qui, de près ou de loin, avaient crû comme la plupart des français à la politique de redressement national du Maréchal Pétain et s’y étaient associés. Admirez les spéculateurs de la crise : communistes qui s’en nourrissent politiquement et financiers qui s’y enrichissent. Voyez comme ils ont fait alliance pendant et après la Guerre pour faire taire le nationalisme européen qui menaçait par trop leurs intérêts.
Regardez comme en Grèce, les mêmes -troïka capitaliste et extrême-gauche- ont empêché Aube Dorée de dire les vérités qui dérangeaient en allant jusqu’à emprisonner et assassiner certains de ses membres. Regardez comme nos sociaux-démocrates dénoncent les prétendus complotistes influencés par l’axe du Mal. Et voyez comme dans le même temps les anciens contempteurs d’Henry Coston décèlent l’obscure main moscovite chaque fois que leur Sytème se grippe ; Trump ? Elu grâce à un complot russe. Salvini ? Aidé par les russes ! L’opposition syrienne se révèle être plus islamiste que démocrate ? Propagande russe ! Volonté populaire contre l’élite technocratique ? Discours démagogique, élucubrations Trumpistes !
Contre ces idées non conformes, fussent-elles banales ou dissidentes, délirantes ou justes, la censure des réseaux sociaux s’ajoute aux lois Pleven, Gayssot, Avia et j’en passe. Au nom de la (sociale) démocratie. Véritable censure de guerre. De guerre contre les peuples.
Car c’est contre son peuple que Macron est en guerre. Et c’est l’économie de guerre qu’il a choisie pour sauver le fondement de ses maîtres. On oublie la fraternité mondiale et c’est la guerre des masques : le 5 mars on a piqué un convoi destiné à la Suède, hier les USA achetaient au pieds des avions un stock réservé par la France.
Mais par-dessus tout on va plus loin que tous les autocrates que l’on conspuait aux côtés de BHL ; autorisations de sortie, obligation de travailler pour les salariés d’Amazon, géolocalisation des téléphones portables, amendes délirantes et incarcération pour les récalcitrants. Mieux, voilà que la police annonce utiliser des drones pour surveiller la population ; rien de nouveau en réalité puisque les drones sont testés depuis belle lurette pour le racket automobile. Disons que le confinement permettra de pérenniser ces mesures liberticides ainsi qu’un certain nombre de lois dites de “compétitivité” telles que le travail le dimanche qui ne tardera pas à pointer le bout de son nez. Evidemment il semblerait logique à tous les chefs d’entreprises de ce pays de baisser les charges écrasantes qui sont les leurs afin de relancer la compétitivité et l’emploi ; mais alors, comment se nourrirait la bête qui vit sur notre dos ? Et par-dessus le marché, voilà qu’on censure officiellement sur les réseaux sociaux tous ceux qui critiqueraient le confinement, ou plutôt la manière dont il est appliqué. Confinement que nos dirigeants doivent commencer à trouver bien pratique puisqu’il leur permet pour le moment d’échapper à leurs responsabilités politiques et de faire taire la rue, dernier échappatoire -qui coûte parfois un oeil- d’une population censurée aussi bien dans les médias que sur l’internet.
L’Histoire semble se répéter tragiquement au bénéfice des mafias politiques occidentales. On parle depuis longtemps avec un air docte de l’« Etat-Profond » américain ; et qu’en est-il du nôtre ?
Mille fois nous préférerions que Macron fut un autocrate agissant pour lui-même : une mauvaise bactérie ou une bonne jacquerie eût alors suffit à nous en débarrasser. Mais nos sociales-démocraties sont plus solides, leurs racines plus profondes et plus cachées ; remplacer Macron ne serait d’aucune utilité, la bureaucrature bancaire et politique ne manquerait pas de susciter un nouveau pantin et d’agiter de nouvelles peurs.