PRÉSENTATION LITTÉRAIRE

LES MURMURES DE SATAN, MICHEL DE SAINT-PIERRE

Les murmures de satan

L’auteur : Michel de Grosourdy de Saint-Pierre naît le 12 février 1916 à Blois. Il est habité par le combat, intérieur et politique, dans sa vie et ses œuvres. Fils de deux historien, parisien, il quitte cette vie pour devenir ouvrier métallurgiste à Saint-Nazaire à 18 ans. Puis marin et ensuite résistant, il finira écrivain, parisien. Les deux phares qui guident sa vie sont la foi et la politique. Ceux qui guident son œuvre : la foi, l’amour et la politique également. Il luttera sans cesse, toute sa vie, tantôt face à une Église en crise suite au concile et au marxisme qui s’insinue en son sein, tantôt face à la misère de l’ouvrier du XXème siècle. On sent dans ses livres et sa vie une soif de vérité et de victoire pour celle-ci, soif qu’il défend dans la vie parisienne dont il est un acteur incontournable, dans la mondanité politique tant que littéraire. En effet, proche de Montherlant comme de Lavarende, de Le Pen comme de Tixier-Vignancourt, il mena une même campagne politique avec ces deux hommes, collaborateur de Pierre Boutang , il est le témoin privilégié d’un certain monde, ancien et nouveau à la fois, et le meilleur narrateur qui soit pour parler d’aspirations  qui peuvent faire vibrer certains d’entre nous. Il évoque ainsi, avec justesse et sagacité, un monde déjà disparu, un monde ancien, pour reprendre ses mots. Il nous transporte ainsi avec passion dans son univers, avec des mots simples, des lignes faciles à lire, à comprendre, qui épousent parfaitement une langue à qui il fait honneur par l’humble beauté du style. En étant accessibles autant qu’intéressants, ses romans deviennent plaisants et absolument incontournables.

L’œuvre : Qui parmi nous n’a jamais rêvé à une communauté d’amis, un village ou une maison assemblée sur l’unité d’une pensée, d’une foi, d’une amitié ou d’une doctrine ? Qui n’a jamais songé fuir la vie moderne, désenchantée et morne pour avoir un îlot de paix, au moins périodique, solution aux troubles incessants qui nous entourent ? Que cela soit ferme entre amis, village ou quartier entre militants, maison entre cousins ou bien d’autres possibilités qui permettent de vivre avec ceux que l’on apprécie ou qui nous ressemblent. C’est le sujet du livre Les Murmures de Satan dans lequel Michel de Saint-Pierre va faire vivre cette fable, va faire exister ces êtres qui ont choisi cette voie au nom de la foi qui les habite. On peut dire, sans trahir la curiosité qui sied à tout lecteur, que cela ne sera pas un coin de paradis, que les membres de cette communauté devront lutter contre les vices du monde qui vont les atteindre jusque dans leur paradis terrestre, ces murmures du prince des ténèbres qui viennent caresser l’oreille des plus barricadés et avertis. Et si le problème n’était pas seulement diabolique, s’il ne venait pas de l’extérieur mais avant tout de l’intérieur ? La question posée à travers ce roman peut sembler facile, banale et évidente, mais elle est traitée avec tant de clarté et de justesse qu’elle ne peut que laisser songeur, suspendu au récit. Pourra-t-on espérer encore une communauté de corps et d’âme ? La nature humaine nous condamne-t-elle donc au contraire à nous fréquenter sans jamais partager notre vie ? La question est tranchée avec justesse par Michel de Saint-Pierre, et s’impose à tous ceux qui veulent se rapprocher du réel, du local, du communautaire dans le bon sens du terme.