Si la fête du travail est aujourd’hui un jour férié, c’est parce qu’elle est célébrée par tous pour la même raison. Elle représente cependant un combat par camp, un symbole par philosophie : chacun, selon sa sensibilité politique, va y défendre une certaine idée du travail et du travailleur. En effet on peut y chanter pêle-mêle les avancées des droits des ouvriers, le droit à la grève, les victoires du prolétariat, la glorification du travail bien fait et le rejet de la lutte des classes dans une union de tous les travailleurs…
La raison de cette cacophonie des représentations est bien évidemment historique, puisque ce fut avant la fête qui a célébrée les droits des travailleurs sociaux ainsi que la grève. Puis le Maréchal Pétain en fait une fête du travail, en opposition à une journée du travailleur, et de la concorde sociale pour montrer deux choses : son rejet du capitalisme comme de la lutte des classes en même temps qu’une mise en avant du corporatisme, de l’union entre eux des travailleurs. Il s’oppose ainsi au syndicalisme qui oppose patron et ouvrier pour favoriser l’esprit de travail et de corps. Cette fête sera supprimée à la Libération pour être très vite réhabilitée avec la nuance qu’elle est aujourd’hui autant la fête du travail que celle du travailleur.
Il est signicatif , lourd de sens, de fêter le travail, au point de férier un jour en cet honneur. Au delà des divergences et des revendications, il doit nous aider à nous détacher de ce qu’on appelle la valeur travail, pour se remémorer l’idée du travail en tant que vertu, de travailleur en tant qu’homme vertueux. Non le travail n’est pas seulement la police et l’opium qui occupe et opprime les peuples pour éviter qu’ils se rebellent : il peut être une participation à l’effort commun, au devoir patriote. Non le travail n’est pas seulement l’exploitation des pauvres par les riches, il peut être aussi une occasion de dépassement personnel et ennemi de la mère de tous les vices : l’oisiveté. Non le travail n’est pas seulement une valeur bourgeoise d’élévation et de reconnaissance sociale : il peut être aussi la glorification du travailleur, modèle social, comme peut l’être par exemple leur saint patron, saint Joseph. Il faut remettre au pinacle le courage au travail, et voir que ce jour du premier mai doit plus célébrer le vertueux besogneux que le vindicatif systématique. Il doit être l’occasion de mettre à l’honneur la vertu et l’effort, telle est sa vraie raison d’être.
Mais de la même manière que la France est substantiellement en danger, le travail l’est : d’abord parce que le chômage sévit, ensuite parce qu’une oligarchie parasite oeuvre à faire des travailleurs des pions interchangeables, au mépris de leurs droits les plus élémentaires. C’est tout le sens de l’importation d’une main d’oeuvre étrangère sans conscience politique. Tout notre système social est en balance, et à l’Etat spoliateur du fruit du travail au profit des parasites d’en haut et d’en bas s’ajoute l’Etat détricoteur de notre protection sociale. C’est pourquoi plus que jamais il nous semble important de fêter le 1er mai et de n’en pas laisser le monopoles aux syndicats marxistes, subventionnés par le Système et nocifs depuis bien trop longtemps aux intérêts du peuple, comme on a pu s’en rendre compte lors des manifestations des gilets jaunes, gangrénées par le syndicalisme avec l’appui du Système et bientôt désertées des masses, lassées de cette perpétuelle et nuisible récupération de leur colère légitime.
Non que le syndicalisme soit mauvais en soi. Il a été rendu nécessaire par la révolution bourgeoise de 1789 qui avait supprimé tous les corps sociaux protégeant les travailleurs (corporations, privilèges etc.) Mais qu’il est devenu une arme du Capital confiée à des nuisibles internationalistes aux idées obsolètes et stériles, au détriment des catholiques sociaux d’abord et des nationalistes ensuite, premiers défenseurs des droits ouvriers et des travailleurs. Ouvriers et travailleurs qu’il convient de ne pas fantasmer en masses prolétariennes du XIXème siècle comme le font trop souvent nos adversaires autant que certains camarades. Forts de ce constat il appartiendra tôt ou tard aux militants de la cause nationale de reconquérir ce secteur fondamental du redressement.
Au nom de la justice, par amour pour notre peuple !